« Monsieur le président, au nom de la famille Raspail, j’ai la profonde douleur de vous informer de la perte cruelle qu’elle vient de faire en la personne de son chef, M. François-Vincent Raspail, député des Bouches-du-Rhône, décédé hier, 7 janvier [1878]. Veuillez agréer, etc. Signé : Benjamin Raspail »

Titre de La sentinelle de Toulon, du 10 janvier 1878[1]

« Ce n’est pas dans sa propriété de Cachan, mais dans la maison de son fils Camille que Raspail est mort. Depuis le commencement de l’hiver, Raspail atteint de la pneumonie double qui l’a emporté, avait cessé d’habiter sa maison d’Arcueil, maison triste solitaire, s’il en fut, depuis que la mort y avait fait ses ravages. Il était venu demeurer chez son fils, rue de Laplace, 15, à Arcueil, à côté de l’usine, dirigée par M. Émile Raspail, où il retrouvait au milieu de ses enfants et de ses petits-enfants l’animation et un peu de cette gaité qui l’avait fui depuis la mort de sa fille bien-aimée. On peut dire qu’en mourant, Mademoiselle Marie Raspail a emporté la moitié de la vie de son père. À ses derniers moments, sur son lit de mort, les yeux du vieillard se fixaient encore, dans une dernière pensée, et dans un deuil suprême, sur le portrait de sa fille, morte, placé en face de son chevet. »  (La Jeune République de Marseille, 10 janvier)

« Quelques instants avant sa mort, Raspail, voyant sa famille en pleurs autour de lui, voulut les consoler et les raffermir, en leur montrant qu’il ne craignait pas la mort qu’il avait si souvent affrontée, combattue et vaincue. Il prononça les dernières paroles suivantes : – « Je meurs en libre penseur, comme j’ai vécu. Mes enfants, souvenez-vous que j’ai travaillé toute ma vie pour l’humanité. » Puis ses regards, s’étant portés sur un calendrier éphémérides, il aperçut la date 7 janvier, il poussa un soupir et s’écria : – Demain, hélas ! Jour de la rentrée des chambres, je ne serai plus. Quelques instants après, Raspail rendait le dernier soupir. Toute sa famille était réunie, même l’absent, l’exilé Xavier Raspail. On avait, après d’assez longues instances auprès du ministère de l’intérieur, obtenu un sauf-conduit qui permettait au fils proscrit d’embrasser une dernière fois son père. (L’Indépendant Rémois, de Reims, 11 janvier)

« Raspail est mort dans une petite chambre bien modeste, située au deuxième étage. Après sa mort, son corps a été placé sur le lit, revêtu d’une redingote noir, sur laquelle on a mis en travers l’écharpe tricolore du député ; à la boutonnière est attaché la médaille. Dès lundi, de nombreux visiteurs se sont rendus à Arcueil. Ils ont été reçus par Messieurs Camille et Benjamin Raspail qui les introduisaient dans la chambre mortuaire. Le jour des obsèques n’est pas encore fixé. Il est question d’embaumer le corps pour pouvoir ne faire les funérailles que dimanche prochain, afin de donner le temps aux députations de Marseille et de Lyon, de venir à Paris. » (L’Égalité de Marseille, 11 janvier)

« La mort de M. Raspail, qui aurait présidé la séance d’aujourd’hui, domine tous les autres bruits. Chacun rappelle quelque épisode de la longue, noble et digne carrière du vétéran de la démocratie française, énumérant les services rendus, presque toujours récompensés par la perte de sa liberté, ce qui ne décourageait pas l’infatigable champion qui avait encore récemment l’honneur d’être frappé à plus de 80 ans par les hommes de l’ordre moral. Ah ! C’est une belle existence, et bien digne de servir d’exemple à tout un peuple que celle de cet homme de bien que ni l’âge, ni le bien-être laborieusement acquis, ni les soucis de la famille, ni les soins d’une formidable exploitation, n’ont pu distraire une minute du culte de la liberté, dont il était l’apôtre vénéré. Par cette mort, la patrie est en deuil, la France tout entière assistera à ses funérailles. » (Troisième dépêche, Service par fil télégraphique spécial du Petit Lyonnais. Chambre des Députés. Mort de F.-V. Raspail. Versailles, 8 janvier, 9h soir)

« Pleure Marseille ! Pleure France ! Pleure Humanité ! Raspail est mort ! (…) Quel vide immense va produire ce deuil universel ! F.-V. Raspail résumait en lui les voeux de la démocratie française, ou plutôt ceux du monde entier. C’est plus qu’un homme qui disparaît de la scène politique, c’est une génération héroïque ayant conservé la foi de 1792 tout en soulevant le voile de l’avenir, tout en traitant largement la redoutable question sociale. Oui ! F.-V. Raspail qui vient d’expirer entouré des soins de sa famille éplorée était socialiste. (…) Cette douleur [celle de la famille Raspail], Marseille républicaine la partage, et nous espérons qu’une délégation de notre cité ira assister aux obsèques du patriote d’Arcueil-Cachan. Marseille doit en effet être présente aux funérailles du plus grand républicain qu’elle ait élu depuis la proclamation du suffrage universel. Raspail est mot: Vive la République ! »  (L’Égalité de Marseille, 9 janvier 1878)

« La démocratie française vient de faire une perte bien douloureuse : F.-V. Raspail, député des Bouches-du-Rhône, doyen d’âge de la Chambre des députés, vient de mourir. Cette perte sera vivement ressentie par la ville de Lyon, qui, à deux fois, l’avait appelé à l’honneur de la représenter. C’est une des gloires les plus pures et les [plus] respectées qui disparaît. Sa longue carrière n’a été qu’une lutte énergique et de toutes les heures contre les préjugés et les doctrines funestes du passé, qu’une interminable série de douloureux sacrifices à l’idée républicaine dont il a toujours été un des plus ardents apôtres. (…) C’est un deuil pour toute la démocratie. Demain, Paris lui fera des funérailles solennelles auxquelles Lyon, qui l’a estimé et aimé plus que personne, s’associera du fond du cœur. » (Le Petit Lyonnais, 9 janvier 1878).

« Le nom de F.–V. Raspail a été mêlé à toute les discordes civiles, et fut toujours associé aux attaques contre l’ordre religieux et social. Il avait notamment une manie, celle de voir partout à ses trousses des mouchards et des jésuites. Dieu ne lui a pas fait la grâce de laisser un de ces derniers l’assister à son lit de mort : Raspail est mort comme il avait vécu, en impie. Il avait 84 ans. » (La Gazette d’Auvergne, 10 janvier)

« Raspail n’était plus déjà, depuis bien des années, qu’une momie républicaine, conservée surtout comme spécimen de cette génération, oublié des agitateurs de 1830 et des socialistes de 1848. Plus connu par sa longue barbe et par ses cigarettes au camphre que par ces théories politiques, Raspail n’était plus pour les masses que le Vieux de Cachan, le Patriarche de la République, un personnage légendaire, mais personnellement peu connu. (…)  Peu connu des masses, Raspail ne l’était guère plus de la majorité de ses collègues. Pour les députés, il était le doyen d’âge. Et voilà tout. On le voit, les républicains de haut et bas étage, vénéraient un peu Raspail, comme on fait d’un talisman, sans bien savoir ce que c’est. La vérité paraît être que ce rêveur, cet idéaliste, fut un homme très pratique, mais habile charlatan, qui prit, comme tant d’autres, la voix de l’opposition, parce qu’elle était le vrai chemin pour arriver. (…) Quoi qu’il en soit, sa mort ne peut avoir d’influence sensible sur les évènements politiques, à moins qu’elles ne servent de prétexte à des manifestations anticléricales et séditieuses. » (La Gazette de Nîmes, 11 janvier)

« Si Raspail, barricadé, insurgé, conspirateur, a causé inutilement la mort de beaucoup de braves gens, sans faire avancer l’humanité, le médecin Raspail, a été un instrument de progrès, a servi la démocratie, en prenant ce mot dans son bon sens. Raspail, habitua l’ouvrier à se soigner un peu lui-même. Grâce à lui, la mère de famille s’essaya dans ce rôle qui lui va si bien de garde-malade intelligente … Tandis que des hommes d’initiative et de progrès se préparaient à transformer Paris, à répandre partout l’air et la lumière, Raspail apprenait aux classes pauvres à maintenir la propreté dans leur intérieur. Beaucoup qui n’aurait rien écouté si vous ou moi leur eussions prodigué ces salutaires conseils, se hâtaient d’exécuter les prescriptions du Manuel, convaincus qu’en agissant ainsi, ils désespéraient, les tyrans et vexaient profondément les jésuites.

Une esquisse même rapide de cette personnalité très complexe ne serait pas suffisante, en effet, si l’on n’y notait la peur des jésuites, qui, chez Raspail, avait pris le caractère d’une véritable monomanie. Cette douce folie, commune à presque toute la génération, sera encore un des étonnements de l’avenir ! (…) Un peu de réflexion cependant aide parfaitement à se rendre compte de cette haine. Les révolutionnaires qui mènent si grand bruit, coûtent tant d’argent au pays, et causent tant de ruines sans parvenir à organiser quoi que ce soit, détestent ces organisateurs par excellence, qui n’affichent pas sur les murs de leur cloître la devise célèbre, mais usent simplement de leur liberté pour vivre fraternellement dans une égalité absolue. Les révolutionnaires ont bien tort, en tout cas. Si les jésuites n’existaient pas, le jour de l’échéance arriverait, et on mettrait les discoureurs en demeure d’accomplir ces réformes tant de fois promises. Les menées du parti jésuite, cela répond à tout et excuse de n’essayer rien[2]. » (Journal de Châlons sur Marne, 10 janvier)

« Raspail confondait dans un même sentiment, et l’amour de la république et l’amour de l’humanité. Il fit, sans être médecin, de l’hygiène populaire à une époque où Paris était une véritable sentine. On est beaucoup revenu, à vrai dire, sur la médecine au camphre, mais le système de M. Raspail n’en a pas moins rendu de véritables services. Somme toute, c’était un homme de bien égaré dans la politique, qui le faisait déraisonner souvent, et malheureusement fit de lui un conspirateur, un coupable. A Dieu seul il appartient de demander compte à Raspail de tant d’appels à la révolte, de tant de doctrines soutenues pour le seul besoin de la popularité, de tant de complaisance pour les mauvais instincts des masses. À nous, il appartient de constater que bien des vertus, bien des bonnes actions, bien des services rendus plaideront pour cet orgueilleux qui sut souffrir dignement aux heures difficiles des débuts, mais ne sut point pardonner les souffrances subies et se vengea sur la société tout entière des injustices qu’il avait éprouvées de la part de quelques-uns. » (Journal de Saône-et-Loire, 10 janvier)

« Son Manuel de la santé et son Almanach (…) jouissent d’une grande popularité et (…) sont dans les campagnes surtout, entre toutes les mains. Tant pis pour les bonnes gens des campagnes, car ce Manuel et cet Almanach sont consacrés à glorifier, à déifier le camphre, préconisé par M. Raspail comme un remède universel. Il est vrai que si le camphre n’a jamais guéri aucune maladie, ni personne, il a, en compagnie de veau sédativé [sic], et grâce à la crédulité publique, gagné des millions à M. Raspail, cet apôtre de la démocratie et lui a permis de poser en aristocrate, et certes, il a existé peu d’aristocrate plus durs et moins pitoyables au pauvre peuple que lui, lorsqu’il ne posait pas pour la galerie. » (La Gazette du Languedoc, 10 janvier)

« “Il n’est pas de mots que je n’ai souffert dans ma vie, pas d’humiliation dont je n’ai été abreuvé ; On m’a spolié de tout, excepté de ma gaité et de ma sympathie pour ceux qui souffrent. Avec ces deux seules choses, je suis plus heureux que mes spoliateurs.” Qu’importe, après cela, quelques fautes politique, quelques emportements, d’ailleurs, cruellement expiés ! L’homme qui parlait ainsi, l’homme qui agissait ainsi, n’a pas même besoin d’être absous. Et en apercevant sur les bancs de la chambre, où il allait retourner, un vieillard à la longue barbe toute blanche, aux cheveux blancs, aux sourcils blancs, calme, et comme insensible aux faits environnants ; en mesurant cette haute taille, restée droite et ferme, en voyant marcher, lentement, appuyé sur quelques bras amis, ce vétéran, plus ardent encore sous les neiges de l’âge que le premier conscrit venu, vous vous incliniez sans hésitation. F.–V. Raspail était un illustre savant, un honnête homme et un bon Français. » (Le Républicain, 10 janvier)

« On annonce la mort de Monsieur Raspail, révolutionnaire émérite, qui a su faire sa fortune, mais non pas contribuer à celle de son pays. » (Le Messager, 10 janvier)

« Raspail est mort ; Blanqui est enterré vivant : la pleurésie à Arcueil, le geôlier à Clairvaux. » (L’Écho de la province, 11 janvier)

« Chambre des députés. Monsieur le président annonce que la Chambre a perdu encore M. François Raspail, qui vient de terminer une longue carrière et a marqué honorablement sa place dans l’histoire contemporaine. Il s’est élevé d’une situation modeste à un rang élevé dans la science et, comme citoyen, s’est montrée l’ami de l’humanité et le défenseur intrépide des libertés publiques. (Applaudissements) » (La Revue de l’Ouest, 10 janvier)

« Monsieur le président provisoire de la chambre n’a pas craint de faire l’éloge des démagogues Ducamp, décédé il y a quelques jours, et de F.–V. Raspail mort hier soir dans sa demeure très peu démocratique d’Arcueil. Louer les ennemis de l’ordre religieux et social est un scandale et, dans la circonstance, cette apologie était aussi une faute au point de vue républicain, car la République envoya, à plusieurs reprises, M. F.–V. Raspail reprendre en prison, pendant de longues années, ses méditations sur l’art de s’enrichir avec le camphre, et sur les inconvénients du criminel métier de conspirateur. » (L’Indépendance bretonne, 10 janvier)

« Le comité des 18 a été chargé par la majorité de prendre toutes les dispositions nécessaires, afin de donner aux funérailles du vétéran de la démocratie, M. Raspail, le caractère d’une manifestation publique. » (La Haute-Loire, 10 janvier)

« Les obsèques de Raspail auront lieu jeudi. Elles seront civiles, naturellement, mais il s’agite en ce moment une question assez vétilleuse : le Gouvernement sera-t-il ou ne sera-t-il pas représenté à ses funérailles ? » (Journal de l’Aisne, 10 janvier)

« Le comité doit examiner s’il y a lieu de faire une démarche auprès du cabinet pour l’inviter à se faire représenter et à faire envoyer un détachement à l’enterrement civil de M. Raspail. La démarche sera certainement faite, mais son succès est fort douteux. Le comité décidera que la chambre ne siègera pas le jour des obsèques de M. Raspail. » (Journal du Loiret, 10 janvier)

« Le comité des 18 voudrait que le cabinet fut représenté et qu’un détachement militaire assiste à l’enterrement civil de M. F.–V. Raspail. En dehors du scandale qui résulterait de la soumission ministérielle, nous devons faire observer que la troupe n’a pas à rendre les honneurs réclamés indûment, et qui ne sont prescrits que pour les députés mourant au siège du gouvernement. Les prétendus partisans de l’égalité absolue veulent créer un privilège pour le cercueil du démagogue qui mit le bonnet phrygien sur sa tonsure cléricale, mais il n’y a plus de privilèges, et ce ne serait guère le cas de les rétablir. » (La Vraie France, 10 janvier)

« Chambre des députés, séance du mardi 8 janvier. On tire au sort la députation des obsèques de M. Raspail. Presque tous les noms qui sortent de l’urne sont royalistes ou bonapartistes. Ironie du sort ! Il est probable que la cérémonie solidaire n’aura lieu que vendredi. »  (Le Courrier des Alpes, 10 janvier)

« Courrier du matin, lettre parlementaire, Paris, 9 janvier 1878. J’arrive d’Arcueil Cachan. Les délégations se succèdent ; la chambre mortuaire est devenue un pèlerinage où, de tous les côtés, on vient rendre un dernier hommage à cet homme qui laisse après lui un si vivant et si glorieux souvenir. Le jour des funérailles n’est pas encore fixé ; mais vous pouvez compter sur Paris pour faire aux restes de Raspail un cortège magnifique. Déjà des députations de plus de 30 villes sont annoncés ; la France entière accompagnera le cercueil de l’illustre mort. Il s’est déjà produit un phénomène fort remarquable. Les journaux de la réaction n’injurient pas l’illustre mort ; ceux-là même qui, par un reste d’habitude, insultent encore l’homme politique, sont obligés de rendre hommage au savant. » (Le progrès de Lyon, 11 janvier)

« L’émotion est très vive à Arcueil-Cachan et à Cachan où F.–V. Raspail s’était rendu très populaire par sa bienfaisance. On ne croit pas que l’enterrement ait lieu avant dimanche. Le corps ne sera probablement pas embaumé. La maison de pharmacie et de parfumerie Raspail, rue du temple, est fermée. » (Le Phare, 10 janvier)

« On ne sait quel jour auront lieu les obsèques de M. Raspail. Quelques membres des gauches craignaient qu’elles ne fussent fixées à jeudi, et que cette circonstance n’empêchât beaucoup de députés de se trouver au scrutin pour la nomination du bureau. On doit faire une démarche auprès de la famille pour que l’enterrement n’ait lieu que vendredi. Il paraît que les députations de Marseille sont attendues. Le corps serait transporté d’Arcueil à la gare de Sceaux, à Paris, et le convoi partirait de la gare même. » (Journal de Bordeaux, 10 janvier)

« On devait procéder aux obsèques demain jeudi. (…) Toutefois, les hauts seigneurs de la République démocratique feront attendre le peuple. Les députés des gauches désirent assister aux funérailles du patriarche de la République. (…) Monsieur Louis Blanc a prévenu les fils du défunt. La cérémonie funèbre sera reculée. Puisqu’on diffère, on ne saurait trop retarder. Le peuple, d’ailleurs, ne doit rien perdre à attendre, et afin de rendre la manifestation plus imposante, plus brillante, plus radicale, on veut gagner dimanche. » (L’Écho de la province, 11 janvier)

« Les obsèques de M. Raspail constituent toute une affaire pour les radicaux, qui entendent qu’elle soit l’occasion d’une solennelle manifestation. (…) Très probablement ses obsèques auront lieu dimanche prochain ; tous les membres républicains de nos deux assemblées y assisteront. Il s’agit pour les réactionnaires [sic; lire révolutionnaires] de faire que l’enterrement du vieux de la plaine (lisez M. Thiers) ne soit rien auprès de celui du vieux de la montagne (lisez F.–V. Raspail), et ils ne s’y épargneront pas. »  (Le Nouvelliste de Rouen, 10 janvier)

« On veut faire, paraît-il, de l’enterrement de M. Raspail une grande manifestation démocratique, socialiste et anti-religieuse. C’est pour cela qu’on désire reculer les obsèques jusqu’à dimanche. On sait que ces manifestations sont toujours faciles à Paris, et ce qu’on a fait pour M. Thiers, on le refera pour M. Raspail. Il y aura même probablement beaucoup plus d’entrain. »  (Le Messager du Midi,11 janvier)

« Les obsèques de M. Raspail auront lieu dimanche, à midi précis. Le convoi partira de la maison mortuaire, Pavé Laplace, à Arcueil, pour se rendre directement au Père-Lachaise. » (Le Progrès de Lyon, 11 janvier)

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Épitaphe acrostiche du citoyen Raspail par un Républicain de Villemomble :

R econnaissons en lui le vrai républicain

A rdent dans son devoir jusque dans sa souffrance

S a vie entière fut consacrée à la France.

P ortons à son tombeau les pleurs du genre humain

A pôtre du progrès, martyr de la science,

 I mmortel glorieux ; sa sublime croyance

L uira dans l’avenir éclairant le chemin.


[1] Cette illustration et tous les extraits de journaux de cette chronique proviennent du Fonds général de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP), Mort et funérailles de François-Vincent Raspail, les 7 et 13 janvier 1878, t. 7: Extraits de la presse départementale, MS-2473.

[2] Ce passage reprend la nécrologie écrite par Edouard Drumont et parue dans Le Salut public de Lyon, le 10 janvier 1878.