Accueilli dans la Maison Raspail, le fonds Poulaille

Le fonds Poulaille provient de la donation effectuée en 1975 par l’écrivain Henry Poulaille. Le don devait initialement aboutir à la création d’un Centre d’archives et d’étude. À la mort d’Henry Poulaille en 1980, la gestion de ce fonds a été prise en charge par l’Association des Amis d’Henry Poulaille. Une convention avec la Ville pour la conservation et la valorisation de ce fonds a été signée en 1995, des locaux dans la maison Raspail sont mis à disposition en 2005, puis le Centre de littérature prolétarienne est inauguré. Depuis cette date, l’Association des Amis d’Henry Poulaille a du mal à assurer la conservation et la valorisation de ce fonds exceptionnel.

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Patrimoine unique de littérature prolétarienne

L’écrivain Henry Poulaille, insuffla un courant littéraire en France dans les années 1930 sous le nom de littérature prolétarienne. Le fonds est riche de plusieurs milliers d’ouvrages, documents inédits et manuscrits liés à l’histoire de la culture prolétarienne, et à sa nombreuse correspondance. Il constitue un patrimoine unique en France et très rare en Europe.

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L’inventaire du fonds

L’EHESS a pris le relais à travers l’un de ses laboratoires de recherche, le Centre de Recherches Historiques – CRH (EHESS/CNRS), qui a noué un partenariat avec le Collectif maison Raspail en mai 2022. Depuis septembre 2022, deux chargées d’archives travaillent à la réalisation d’un inventaire du fonds, et une journée d’étude a été organisée à l’Hôtel de Ville de Cachan pour faire un bilan d’étape sur les premiers mois d’inventaire et dresser des perspectives ; plus de 80 personnes y ont assisté. Le travail d’inventaire est toujours en cours, et d’autres colloques sont à l’étude, ainsi que des événements littéraires et artistiques autour de cette documentation exceptionnelle. Avec le musée et les expositions Raspail, et en lien avec la société historique locale, les Ateliers du Val-de-Bièvre, il est tout à faire réaliste de plaider pour la création dans ce lieu d’un Centre de documentation et d’interprétation sur l’histoire de la culture populaire et de la banlieue.

Crédit photo (c) Patricia Bleton – Centre de Recherches Historiques (EHESS/CNRS)

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Les chants de Poulaille

Les récits prolétariens d’Henry Poulaille sont rythmés de chants que les personnages entonnent dans diverses situations de la vie : en manifestant, en célébrant des mariages, en arpentant Paris lors de rituels festifs, en travaillant – comme Henri Magneux dans son atelier dans Le Pain quotidien : « Lorsque les cheveux en bataille, l’œil souriant, Magneux sifflait L’Internationale, le Temps des Cerises ou la Carmagnole (tout son répertoire) en poussant la varlope, ou en maniant le compas ou le tire-ligne, rien ne comptait plus.

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